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Philippe Desbrosses

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PHILIPPE DESBROSSES
L'agriculteur écolo (extrait du site Novethic)

Pour Philippe Desbrosses, l'agriculture biologique est le modèle idéal d'agriculture durable, puisqu'elle recycle l'ensemble de ses déchets, respecte les cycles saisonniers et préserve les ressources qui constituent le patrimoine commun transmissible aux générations futures... Mais pourquoi tout le monde ne l'adopte-t-il pas ?
C'est un vrai écolo, de la première heure, mais version " humaniste " (proche de Corinne Lepage). C'est également un scientifique reconnu : Docteur en sciences de l'environnement, expert consultant auprès de l'Union Européenne, membre du Comité Scientifique de la Fondation Nicolas Hulot. Et, "accessoirement ", c'est un agriculteur bio, en Sologne, où il est Directeur du Centre Pilote de la Ferme de Sainte-Marthe (120 ha de surface agricole utile sur un territoire de 160 ha constitué de plaines, bois, étangs).
Philippe Desbrosses fait partie de cette nouvelle race d'agriculteurs multi-activités : il écrit des livres sur le bio, fait de la formation pour les agriculteurs qui veulent se reconvertir, il produit des semences et plants bio, et a fait de Sainte-Marthe, un conservatoire de variétés potagères et fruitières anciennes. Enfin il " fait " des céréales et oléo-protéagineux (lupin), des cultures maraîchères de plein-champ, engrais verts, etc...
Des activités qui lui permettent d'employer 10 permanents, plus du personnel occasionnel pour travaux saisonniers (30 personnes), de réaliser un chiffre d'affaires de 700 à 800.000 €, avec un revenu variant de 20.000 et 100.000 €, selon les années. Devant la montée de la concurrence sauvage liée à la mondialisation, il milite tout comme Daniel Carlier qui pratique l'agriculture raisonnée, pour la récupération de la valeur ajoutée par l'agriculteur : ainsi, il estime que pour s'en sortir, les agriculteurs bio devraient vendre une partie de leur production, en direct, aux consommateurs.

S'il avoue que l'on ne fait pas fortune dans le bio, en revanche, il reconnaît que les produits coûtent 20 à 30 % plus cher, en moyenne, pour le consommateur. Mais, il ajoute que le consommateur devrait y regarder de plus près : un poulet bio coûte 50 % plus cher, à l'achat qu'un poulet industriel de même poids. Pourtant, après cuisson, le poulet industriel a " fondu ", rendant toute son eau : du coup, le poulet bio redevient compétitif, car il y a plus " à manger ". Ce type de message n'est pas très facile à faire passer . Mais si l'acheteur final savait que le poulet industriel est élevé en 27 jours, (au lieu de 90 !), à coup d'hormones et d'antibiotiques et qu'aux USA, la très sérieuse FDA (Food and Drug Administration) vient d'interdire d'appeler " poulet " ce qui est vendu dans certaines chaînes de restauration rapide, tellement le résultat est éloigné de ce qu'est un " vrai " poulet... il ya des chances pour qu'il se rue, dans la mesure de ses moyens vers les produits bio !
Philippe Desbrosses mène un combat quotidien contre les adversaires de la bio : les mandarins, comme il les appelle c'est à dire les lobbies de l'agro-chimie. IL y a ceux qui sortent des rapports qu'il qualifie de partiels, comme celui de l'AFSSA, qui tendrait à prouver que les produits bio ne sont pas meilleurs pour la santé, ou encore contre l'accusation récurrente portant sur les mycotoxines de la bio (voir encadré). Selon lui, c'est tout simplement l'inverse : ce sont les productions industrielles qui sont le plus exposées à ces contaminations par des champignons.
S'il consent à dire que l'agriculture raisonnée représente une tentative louable d'amélioration des pratiques agricoles, il n'en ajoute pas moins qu'elle comporte de nombreuses contradiction et incohérence, et que, de toutes les façons, elle ne résout pas l'équation économique de l'agriculture productiviste : selon lui, le revenu agricole en France est, à la virgule près, équivalent à la somme des subventions versées par Bruxelles. Sans subventions, il n'y a pas de revenu agricole en France !
Mais dans ce cas pourquoi tous les agriculteurs ne se convertissent pas au bio ? Honnête, Philippe Desbrosses reconnaît que ses stages de formation sont pleins de néo-ruraux, alors que les agriculteurs de métier ne représentent que 10 % de sa clientèle !

Pour accéder à l'ensemble de l'experience menée à la ferme Sainte-Marthe :
http://www.intelligenceverte.org
Alain Chauveau
Mis en ligne le : 08/10/2003

Collaborateurs de cette page: mose et Thanh .
Page modifiée dernièrement le Mar 28 Mars, 2006 [18:48] par mose.


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