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Histoire de la FermeSociété d'archéologie de la Manche Excursion du 22 août 1970 MANOIR DE LA GUIGNARDERIE À Courcy * Propriétaire du manoir : M.Brochard, de Gavray Propriétaire de la ferme : M.Eude * 1) HISTORIQUE Nombreuses variantes sur le nom : Quignarderie, Quignardière, Quinarderie, etc. La propriété, partiellement vendue en 1554 par Le Trésor, de Montreuil-sur-Lozon, appartint successivement à trois familles d'officiers de justice, alliées à des nobles et à des marchands de Coutances, mais qui n'accédèrent pas à la noblesse : les Guesnon (de 1554 à 1723) ; puis, par mariage, Charles-François de Longbois, mort en 1751 ; puis, toujours par mariage, les Fonnard (originaires de ST-Louet-sur-Sienne, à Trelly). * L'inventaire après décès de Charles-François de Longbois (notariat de Coutances, n° 2367) énumère quelques pièces du XVIe. relatives à la Guignarderie : 1) 6 juin 1536 : Aveu rendu par Paul et Jean de la Fosse à Me Robert d'Argouges, vicaire et official de la cathédrale de Coutances, concernant (peut-être) la Guignarderie 2) 11 octobre 1542 : Défalcation de décret des héritages de la G. sur Richard Richier. 3) 1er octobre 1554 : Contrat de fieffe de partie des fonds de la terre de la G. par Artur Le Trésor à Robert Guenon.- La famille Le Trésor semblerait avoir conservé, au moins un siècle, une partie de ces terres : le rôle de la noblesse de 1640 mentionne Jacques Le Trésor, écuyer, sr de la Guignarderie, demeurant à Montreuil-sur-Lozon, lieutenant du bailli de Torigni (N.M.D., t.11, p.76). 4) 31 janvier 1559 : Aveu de la Guignarderie rendu par Robert Guenon à noble homme Jean Ferrand, sgr de la Haulle. * De multiples familles Guesnon (nobles, bourgeois, artisans) coexistent à Coutances et dans les environs sous l'Ancien régime. Parmi les héritiers de Guillaume Guesnon, curé de Courcy, figurent 2 frères (vraisemblablement ses neveux) : Jacques Guesnon, sr de la Fleuderie (mort sans postérité en octobre 1654) et Guillaume Guesnon, sr de la Guignarderie (mort en 1657 ; marié par contrat du 1er juillet 1631 à Catherine de Cussy, fille du sgr de Belval, qui se remariera à Barthélémy Loisel, sr de Monteille). Le partage des biens de Jacques G.de la Fleuderie et de Guill. G.de la Guignarderie (29 août 1657, tabell.de Cambernon, reg. 718) énumère les 5 fils de Guillaume : 1) Pierre Guesnon, l'atné, sr de la Fleuderie, qui mourra en 1712, en laissant 5 filles, toutes mariées. Il semble avoir été le conseiller, le "dépanneur" et le "tonton-gâteau" de la famille. En 1710, Il reçoit, vraisemblablement de son frère François l'ecclésiastique, la lettre suivante : "Monsieur. Suivant l'avis que vous m'avés donné, j'ai reçu de votre part, mon très cher frère, des poulardes très bonnes et bien conditionnées, malgré la douceur de la saison où nous sommes... Je les aurois mieux aimées pour vous que pour moi, car, après avoir été extrêmement abatu, vous ne pouves vous conserver qu'a force de bonne nouriture, au lieu que je digèrerois encore aujourd'hui le fer et l'acier, s'il m'étoit resté des dents assés, et assés fortes pour le broier.... S'il est possible d'achever de mon vivant le fond d'école, j'y destine les 100 livres que mon neveu a touchées de mon fermier.... Vu la trop grande facilité que vous avés eue pour les votres et mesme pour les neveux de votre nom, vos affaires ne sont pas dans la situation où elles devoient estre. Vous ne devés point craindre vos neveux. Ils ne seroient pas fachés tous les premiers qu'on les soulageât en cas de besoin...." (A.D.Manche, I J 19) 2) François Guesnon qui deviendra prêtre, et licencié en théologie et fondera l'école de Courcy ; mort après nov.1710. 3) Michel Guesnon; sr de la Soullerie, marié à Jeanne Pasturel. Dont Michel Guesnon, sr de la Soullerie, mort en 1719, marié en 1711 à Claire Le Sens de Villodon. Dont au mois 3 filles (Jeanne ; Elisabeth ; Madeleine-Thérèse). 4) Louis Guesnon, sr du Quesney, pupille de son frère Pierre en 1657 ; lors du partage de 1657, "le 1er lot (comprenant la Guignarderie) est demeuré par non-choix audit Louis, mineur". Autrement dit, le dernier-né a hérité du lot dont les 4 atnés n'ont pas voulu ou qu'ils lui ont laissé volontairement par amitié pour lui. Il ne garda pas la Guignarderie mais la céda vraisemblablement à son frère Guillaume. Elle ne figure pas en tout cas dans la partage de sa succession et de celle de sa mère Catherine de Cussy (16 septembre 1672, notariat de Coutances) 5) Guillaume Guesnon, sr de la Guignarderie (cité ici en dernier ; en réalité c'était le second fils), mort vers 1671, marié, en 1661, avec Suzanne Quilleau. Dont un fils : -Me François-Louis Guesnon, sr de la Guignarderie. Pupille de son oncle Pierre (de 1671 à 1676), il examine de près ses comptes de tutelle en 1676. En témoigne l'extrait suivant : "L'article 21 doibt estre rejetté en plus outre que la somme de dix livres qui peuvent avoir été despensées au Service (religieux) du père dudit ayant, pour l'achapt des viandes, y aiant au surplus des provisions au logis dudit ayant assez suffisantes, néant grevé le payement des prebstres, puisque, lorsqu'ils vont disner a la maison du deffunct, ils s'abstiennent de rétribution, et, en efect, s'ils en grevoient, ils tiroient double lucre d'une mesme cause, ce qui ne tombe pas en la pensée d'un prebstre qui doibt avoir l'ame nette de tout interest sordide". François-Louis Guesnon devint conseiller du roi, commissaire examinateur au bailliage de Coutances, et épousa par contrat du 18 sept.1699 (reçu devant les notaires de Coutances le 11 mars 1704) Elisabeth Guesnon (morte jeune, avant juillet 1707),fille de Nicolas G., avocat greffier des insinuations ecclésiastiques et de + Elisabeth Quintaine. François-Louis Guesnon et Elisabeth Guesnon eurent un fils, Me Michel-François Guesnon, sr de la Guignarderie, bourgeois de Coutences (mort prématurément et probablement sans enfant le 6 février 1723, inh.le 7 à St-Pierre de Coutences), Marié le 25 julliet 1722, à St-Pierre de Coutances ( C.de m. du 8 juillet 1722, déposé au notariat le 30 janvier 1723), à Maria Hinard, fille de Me Pierre Hinard, sr du Val, marchand bourgeois de Coutances, qui se remaria en 1724 avec Jacques Quensel, conseiller au présidial. * À la mort de Michel-François Guesnon (1723), la Guignarderie passa (nous ne savons comment) à Charles-François de Longbois, conseiller du roi, décédé en 1751, d'une famille originaire du Nivernais, marié (en 1721) à Marie-Elisabeth Guesnon, décédée en 1759. L'inventaire après décès de Charles-Fr.de Longbois comprend le mobilier conservé à la Guignarderie, pièce par pièce : - une petite chambre : un demi-coffre à l'antique sans serrure estimé 6 livres, etc. - un cabinet vis-à-vis la chambre ci-dessus - un cabinet étant à un des bouts de lad. maison , à côté de la cuisine - la cuisine : une couche ancienne fermée, fermant à clé ; dans icelle, une paillasse, etc. - l'office à côté de la cuisine : un ménager de mortbois à 4 volages ; un petit cuvet avec un boisseau de cendre ; un baril à sel vide ; un vieille carte de géographie doublée de toile ; un grand plat bassin d'étain fin sur lequel est g gravé M.N. Guenon; une cafetière; etc. - la salle a côté de l'office : une fontaine de cuivre ; un Ecce homo dans son cadre de bois ; etc. - une chambre à côté : une image représentant St Félix et St Jean - caves et greniers. Charles-François de Longbois est? + filles, dont Marie-Jeanne de Longbois (morte avant 1752) mariée à Jean-Paul Fonnard, greffier en chef de l'élections de Coutances, mort en 1764 à St-Louet-sur-Sienne. Leur fils, en 1764, Jacques-Alexandre Fonnard, sr de la Guignarderie se qualifie héritier pur, simple et absolu. * Il a pour proche cousin le plus connu de cette famille d'officiers de justice : Jean-Jacques-Alexandre Fonnard du Hamel (Coutances, 1759-Trelly, 1821) qui épousa Marie-Madeleine-Alexandrine Le Pigeon, fille de François-Robert Le Pigeon de Launay, conseiller du roi, président en l'élection de Coutances. Fonnard d Hamel prit violemment parti pour la révolution et fut membre du district de Coutances en 1792 et 1793. Il rompit avec sa famille restée royal ste, son beau-père qui fut guillotiné, sa femme, et ses deux fils qui chouannèrent. On l'accusa même d'avoir dénoncé ces deux fils aux Bleus. Cf.Ném.Soc.acad.Contentin, t.10, 1894, p.174 ; La Sicotière, Frotté ; Michelot Moulin, Mémoires ; Adam, Trelly; Sarot, Tribunaux répressifs. * Au 19e s. nous retrouvons comme propriétaires de la Guignarderie - Pierre-Nicolas-Augustin-Chrisostome Simon des Rogueries, notaire et maire des Pieux (+ 1808), marié à Suzanne-Françoise Fonnard - Leur fille Alexandrine-Thérèse-Virginie Simon, mariée aux Pieux en 1814 à Augustin Pellecat, dont; - Alexandre-François-Désiré Pellecat (1817-1844), époux de Léontine Fonnard - à la fin du XIXe s. la famille Cauvin, des Pieux, qui vendra la propriété à M. Brochard en 1968. Parmi les fermiers de la Guignarderie, nous avons retrouvé le trace de : - Denis Burnel, en 1652 (pour 480 1.) - Alexandre Burnel, vers 1707 - Jean Ménard et son neveu Charles Ménard, en 1754 et 1762 * * *
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